jeudi 12 janvier 2012

Casser la baraque

Commissariat de Patrice Joly

Wilfrid Almendra/ Philippe Cognée/ Emilie Ding/ Franck Gérard / Briac Lepêtre/ Mathier Mercier/ Nicolas Milhé/ Benoît-Marie Moriceau/ Morgane Tschiember.Exposition à la galerie melanieRio du 23 septembre au 13 novembre 2011.


-Tout d’abord sombre.

-Oui, oui très sombre.

-Ensuite une descente dans du sombre encore, un manque d’air, un air humide, une oppression.

-C’est comme si on cherchait à nous prévenir du danger, du mal-être à venir.

-Ensuite de la lumière.

-Oui beaucoup de lumière !

-Tu vois cette architecture ? C’est une idée du futur. L’idée d’une déconstruction de nos constructions actuelles.

-Mais pourquoi des chemises ?
Comment peut-on casser quelque chose de mou ?

-C’est le propre même de la déconstruction, sortir des acquis, des clichés et des attendus. Puis il y a la déconstruction physique celle que l’Homme combat mais qu’avec le temps la nature reprend toujours.

-Je peux toucher ?

-Non.

-Qu’est ce qui lui est arrivée ?

-Une bactérie l’a mangée.

-Et aux autres ?

-Ruines, espoir, destruction, renforcé, vidé, comblé, explosion… Formes et informes

Tifaine Le Cocguen




Morgane Tschiember
Module 1 2011
Béton, verre, métal

Emilie Ding, Ancrages (détails)
Installations (40x42x30)

Sois naturel, sois toi-même

XXV Ateliers internationaux du Frac des Pays de la Loire : la Chine
Frac des Pays de la Loire, La Fleuriaye, 44470 Carquefou
Sois naturel, sois toi-même
Yang Guangnan
Duan Jianyu
Jiang Pengyi
Huang Xiaopeng
Yang Xinguang
Kan Xuan
Commissaire : Hou Hanru
Exposition du 19 novembre 2011 au 22 janvier 2012
J’entre, à ma gauche : deux tiges de blé dans une vigne, le ciel est gris. Une flaque d’eau, quelques taches lumineuses dans un sombre paysage, un rideau blanc, un étendoir à linge…
Là, mon regard piétine le sol. Quatre pierres gris souris sont recouvertes de chantilly. Quelques minuscules sapins les couronnent. Mon imagination dévale les pentes rocheuses des cimes enneigées. Je suis Géante, la montagne est naine. Je déchausse mes skis et relève la tête.
Le printemps est arrivé. Il est pâle et maladroit, la Nature est grossière, appuyée par des femmes nues (aux fausses allures de Goya) et quelques poules. Mon voyage fictif est brusquement stoppé dans son élan.
J’entre dans le petit écran. Où suis-je ? Je pense être assise sur une hache, fendant du bois. On compte les à-coups. J’aimerais bien rester mais un cheval me fait de l’œil.
Deux écrans. Deux vidéos. L’une ne va pas sans l’autre. Elles se complètent et se répondent. D’un côté, un homme grisonnant brasse de la paille à l’aide d’une fourche. De l’autre, ce cheval. Silence. D’un côté, des branches se penchent sur une étendue d’eau. De l’autre, ce penseur grisonnant assis sur son tronc d’arbre. Silence. Je suis apaisée. Silence. J’aperçois au loin, deux godillots.
Ce sont en fait des escarpins compensés fleuris. De façon ludique, sont disposés sous la semelle, dans le genre Polly Pocket, un micro pinceau ainsi qu’une minuscule palette ornée de sept couleurs (rappelant les jolies petites fleurs de la godasse). Je les chausse et pars pour un tour de skate board.
Seize cailloux polis de différentes couleurs m’y invitent. Ils sont chacun montés sur quatre petites roulettes. Ils me font également penser à une famille de bestioles, d’insectes, venus d’un autre monde. Je lève la tête. Surprise.
Une panthère n’a pas l’air commode. Elle a enfilé ses gants de boxe et ses lunettes de guerrière. Cherche-t-elle à nous attaquer ? J’ai mal au cou, et au final, elle ne m’impressionne pas vraiment. Je trace mon chemin.
Des vêtements sont accrochés au mur, éclairés par une lumière au sol. On dirait qu’ils sortent tout juste de la machine à laver, ils paraissent enveloppés, essorés, serrés, dans leurs tubes blancs. Je continue mon parcours.
Des femmes asiatiques en tablier, cernées de rouge m’interpellent. Sourire. Elles font écho à une étagère de chili con carne. Je ne peux me retenir de penser aux Campbell’s Soup de Warhol.
A droite, d’étranges oiseaux, aux formes de club de golf.
Bonjour Monsieur, bonjour madame.
Un demi-tour sur moi-même. A mes pieds, encore, trois rondins de bois. L’écorce est blanche. Le centre est noir. On dirait des jouets design très en vogue en ce moment.
Je m’avance dans un champ de mines de crayon. Toutes de tailles différentes. Ça me donne soudainement l’envie de dessiner. C’est intriguant mais j’ai comme une impression de déjà vu…
Visite sympathique. Visite seulement ludique. 

Delétang Justine
Pour plus de renseingnements : http://www.fracdespaysdelaloire.com/



How to walk de Yang Guangnan 


Sharp point de Yang Xinguang

Nous avons ouvert le sud de certaines terres en friche stupide comme toujours nous devons rentrer à la maison à la terre » de Huang Xiaopeng









"Inquiétantes Etrangetés"



"Inquiétantes Etrangetés" (Musée des Beaux-Arts de Nantes) Chapelle de l'Oratoire Nantes
4 novembre 2011-15 janvier 2012
Commissariat : Blandine Chavanne



T'arrives, il fait chaud. C'est la maison, tu avances, t'es bien. "Vous êtes avec Patricia?" "Oui, oui". Puis tu prends conscience que tu t'es sentie un peu trop à l'aise. T'étais à deux doigts de passer à côté de la citation à l'entrée.
Une toile de Manzoni qui donne sacrément l'envie de palper sa surface face à une photographie de châssis prise par Philippe Gronon. "C'est bon je l'ai." Un visiteur entre. Les deux se retournent.  Droite, gauche. Gauche… Droite. "Ha ha! Evidemment…" On se joue des parallèles entre œuvres, entre époques ? Oui? Avant, arrière, pause.
Gilbert et Georges nus comme des vers ont bien peur de se jeter dans ce grouillant nuage. Qu'importe, tu continues, ça ne fait que commencer après tout.
Au fur à mesure, t'as comme un sentiment bizarre, du genre jupe trop courte. "Déshabillez la poupée, mes enfants pendant que je prépare mes instruments.", nous suggère la Comtesse de Ségur. Je sais pas, écoute, je sais pas. Mais tout semble coller, les liens se créent. Ça aurait tendance à tourner à la psychose mentale et visuelle car tu tentes de tout rapprocher, de faire des liens improbables entre ces œuvres qui nous sont données à voir.
Abramovic dans le chœur et toi impuissante. T'avais presque faim mais devant ces rythmes aussi hypnotiques et vains, tu jurerais que la mer était démontée. Ses cris, ses râles te suivent et tu n'entends plus que ça. MARINA ! C'est comme un lien, un fil, entre tous. Tu regardes bien à terre en descendant et puis Salomé plante son regard convergent dans tes yeux.
Droite, gauche? Interprétation et réel. De la gravitation virevoltante, des atomes fous et des empreintes qui s'affirment. C'est aussi simple qu'un franc résumé du cours de biologie sur les origines de la vie.
L'ombre et le fantastique sont de l'autre côté. Et pour le coup VRAIMENT d'un autre côté. Tout le monde se bouscule, les traits distordus de "White Spirit" ne semblent pas avoir assez d'impact et c'est en tentant de suivre ces ombres distordues que tu te heurtes à toutes ces... Ça ne semble pas très à l'aise, toi non plus. Y'a des cagibis qui donnent un peu la même impression.
Tu repasses devant "Spunkland" face à ces chefs d'œuvres académiques. Coincé entre ces hommes dans des positions relativement inconfortables voire tragiques et Jana Sterbak « as a combustible » en écho à une femme de la série des "Pissing Women" de Sophie Rickett. C'est magnifique, magnifique le sentiment que l'on a dans cette partie de l'exposition. Je me suis sentie parfaitement tiraillée. Gilbert et Georges diluent la furie qui émane des deux œuvres de Farelli et Delaunay. Et les deux photographies des artistes au féminisme avéré viennent contrecarrer l'imposante présence de ces œuvres masculines. Tant dans le sujet que dans le traitement. Le parallèle entre eau (piss) et feu (combustible) est assez délirant… et trivial. Pardon. Sophie piscine on Jana. On a compris.
"Ma grand-mère me disait : Regarde-toi longtemps devant une glace et tu verras le diable. Longtemps, j'ai fixé un miroir mais j'ai senti mon âme partir et j'ai manqué de me trouver mal." Camille Bryen
Il fait déjà nuit?
Lien vers le site du musée des beaux-arts : http://www.nantes.fr/site/mba/cache/bypass/Accueil/Expositions/AVenir?containerId=50355 

Pauline Gompertz L1



Sophy Rickett, Vauxhall Bridge (de la série Pissing Women), 1995
n°1 d'une série de trois oeuvres , 121,8cm x 122 cm


Marina Abramovic, Video Portrait Gallery (détail), 1999
Vidéo
(photo Pauline Gompertz)


Vue d'une partie de l'exposition.
Gilbert et George, Spunkland, 1997
Installation murale de douze éléments, 190 x 302 cm 
A côté : Jana Sterbak, Artist as a combustible, 1986
photographie couleurs, 29,8 x 20, 4 cm 
(Photo Pauline Gompertz)


MONUMENTAL

Galerie Mélanie Rio, 34 bd Guist’hau, Nantes
Etat des lieux #2 Patrick Tourneboeuf
Du 24/11/11 au 07/01/12

Sur le coup, la galerie me paraît très vide. Je vois alors de grandes photographies de différents lieux. Je vois le « monumental » des photographies.
Et puis, je vois autre chose, je vois « monu-mental ».Sur les murs des lieux photographiés, il y a des traces, des tâches .Les murs sont écorchés, à vif, sales.
Je deviens archéologue .Je cherche un graffiti, une tâche.
Tous ces lieux sont vides mais pleins de vie. Il n’y a plus rien, tout est parti mais il reste des traces.
La galeriste me dit que l’on voit le derrière des lieux car ils sont pour la plupart interdits d’accès au public.
Moi, je vois de l’intérieur, je vois des blessures mal cicatrisées, de la peau salie qui s’effiloche .Je vois des souvenirs, des gens. Je m’approche du grand format, on peut sentir, limite goûter le lieu.
C’est vraiment monumental ou monu-mental…peu importe.
Je me dis qu’ils ont bien fait d’aérer l’accrochage .On s’approche, on recule, on se colle à la photographie. On voit, on regarde, on cherche, on trouve.
J’ai l’impression d’être devant des bibliothèques à chaque cliché .C’est ça en fait, je ne vois plus d’images réussies ou le cadrage de fou, je vois des livres ouverts. Je feuillette, je me raconte des histoires.
En sortant dans la rue, je regarde le sol, il y a plein de traces aussi. Du coup je décide de faire l’archéologue jusqu’à chez moi.

Solène Gougeon


Bouffes du nord, Patrick Tourneboeuf


Grand palais, Patrick Tourneboeuf


Versailles, Patrick Tourneboeuf

Le réel est inadmissible d’ailleurs il n’existe pas

Darren Almond, Marc Bauer, Philippe Cognée, Eberhard Havekost, Jim Jarmusch
Commissaire d'exposition : Jean-Charles Vergne
Hangar à Bananes 21, quai des Antilles – 44200 Nantes
du 2 décembre 2011 au 5 février 2012

Pousse la porte du vrai, et mélange toi au faux, brouille toi.
Lumière, éclats, blancheur immaculée des murs presque vides.
Revis ta réalité prends-la froisse la, croque la, tout est changé.
Tes yeux se dirigent lentement guidés par ton nouveau regard, regard des cinq spectres qui
T’habitent
Abritent
Agitent
Leurs yeux pour plonger dans le monde refondu
Où est la réalité, existe-t-elle ? Brute et impalpable !
Ton parcours se heurte au marbre grouillant des buildings envahissant le sol.
Les architectures cireuses s’évaporent dans une réalité cinglante et pourtant complètement irrationnelle.
Vues aériennes psychiques et mystérieuses, messagères d’un réel qui se transforme.
Le quotidien perd
Son sens,
Sans cesse,
Semble si
Déformé et tout devient poignant presque dramatique. Trivial et tragique.
Boxeurs qui se battent pour enfin s’évader, n’être qu’une illusion, la scène devient fumante et fondante, une caresse terrible et volatile.
Les carcasses suspendues, entre appétit et répulsion, purulentes engeances,
Profanes, violentes.
Mais tout tend à disparaitre à s’embuer à fuir dans l’oubli
Viande,
Carcasses
Paysages enfouis sous la neige
Voitures broyées
Abandon
Tu ne peux saisir
Le monde. Tout fond tout se transforme
Le réel n’existe pas.

Paul Blaise L1

Pour plus de renseignements : http://www.nantes.fr/culture/actualites-culturelles/2011/reel_inadmissible



Philippe Cognée, Boxeurs, 1998


Darren Almond - Night + Fog (Monchegorsk 19) - 2007 - Bromide print sur Kapamount -
Éd. 5 + 2 EA - 119,3 x 149,1 cm. Collection FRAC Auvergne, Clermont-Ferrand

Philippe Cognée, Carcasses


Exposition QUE SERA, SERA


Jules Bouteleux – David Droubaix – Simon Dronet – Laurie Etourneau/Lucie Orbie – Julien Fargetton – Guillaume Fouchaux – Cat Fenwick – Adrien Guigon – Elise Guihard – Pierre-Yves Helou – Chloé Jarry – Romain Rambaud

Atelier Alain Lebras – 10 rue Malherbe 44000 Nantes
Du 19 au 30 Octobre 2011

Les premiers pas dans la galerie Alain Lebras nous annoncent rapidement la couleur de cette exposition collective qu’est « Que sera, sera ». Et justement de la couleur il y en a .Nos yeux sont accueillis par un demi arc-en-ciel de tuyaux (Adrien Guigon) en face à face avec un proche cousin (de carton) d’une des égéries des films de série B. A ses pieds clignote un néon : « It’s the real thing » (Guillaume Fouchaux)
Nombreux sont ceux qui s’arrêteraient là : « C’est coloré, c’est pop, c’est jeun’s »
Mais attention, même s’ils n’ont pas tout à fait tort, on se construit et s’exprime avec l’univers dans lequel on a baigné.
C’est ce que j’ai aimé trouver.
Un peu d’avant-hier, d’aujourd’hui et de demain.
Le fruit de la collaboration des artistes Laurie Etourneau et Lucie Orbie en est un bon exemple : une installation présentant une partie d’une pièce, sûrement une partie d’un souvenir sauvegardé, mais derrière soi. Une opération « mémo-sensorielle »  nommée comme un geste informatique.
            Ce n’est pas une exposition de souvenir. Il va falloir creuser la surface et aller vers le cœur de l’œuvre, inverser le processus.
            J’aurais pu tout aussi bien choisir de parler de l’œuvre au nom éponyme de cette exposition (proposé par Julien Fargetton) qui mêle si bien le jeu enfantin de la « Bouteille » / « Cuillère », sa pièce tourne sans fin, évolution fatidique de ce jeu qui n’offre désormais plus un baiser ou un gage au désigné, mais une lame, insaisissable. D’autres y verront une horloge dont on ne pourrait freiner les aiguilles …
            Il ya bien sûr d’autres œuvres qui pourraient aussi bien illustrer mon propos, étant donné que ce sont treize artistes qui sont présents et comme dans toutes les expositions collectives, il y en a pour tout le monde.

Antonin Gerson.

 Que sera, sera – Julien Fargetton – 2011

Arc-en-ciel – Adrien Guigon 2011

La chambre des registres – David Droubaix – 2010

FRAC des Pays de La Loire.


Sois Naturel, Sois Toi-Même.
JIANG PENGYI
DUAN JIANKU
YANG XINGUANG
HUANG XIAOPENG
YANG GUANGNAN
KAN XUAN.




Un vendredi après-midi froid et brumeux.
Une promenade à la campagne.
De la verdure. Tout autour de nous.

Se distingue parmi les arbres une forme architecturale.
Epure.



On entre dans le spacieux espace d'exposition, il ne fait pas bien chaud là- dedans.
Une lumière artificielle tamisée renforcée par la lueur de ce jour gris diffusée par une large baie vitrée dans le fond de la salle.

Sur le mur, deux films. De la brume, la nature, une peinture romantique animée par la vidéo. Une immersion dans le monde de Caspar David Friedrich, c'en est presque magique.
Un homme de dos regarde au loin.
Un canoë qui tourne en rond traçant sur la mare un cercle parfait qui disparaît alors que les plantes aquatiques reprennent leur place.
Des images pleines d'émotions à rapprocher des estampes d'Hokusaï.

Deuxième salle. Mon regard est attiré par une installation murale.
A première vue, cela ressemble fort à des sortes de libellules de métal.
Finesse, délicatesse, légèreté.
Leur ombre projetée s'étire sur le mur avec élégance.

Je me rapproche. Les libellules se transforment en club de golf, fixée sur des couteaux de cuisine d'une certaine marque suédoise.
(je reconnais mon couteau à pain, et mon hachoir à légumes). Un agréable clin d'œil.
Mais ces couteaux plantés à même le mur amènent une forme de violence déroutante dans cette œuvre d'abord si poétique.

Troisième salle. Agression. J'ai mal aux pieds.
Une forêt de morceaux de bois taillés comme des crayons jonche le sol.
Des petits, des grands. Cette œuvre a du piquant !


Sois Naturel, Sois Toi-Même, rassemble six artistes chinois en résidence au FRAC des Pays de la Loire.
Exposition, hymne aux rapports de l'homme à la nature, aux objets abandonnés, manufacturés ou pas.
Esthétique asiatique.


Margot GACHES





YANG XINGUANG - Sharp point, 2011.


HUANG XIAOPENG – Nous avons ouvert le sud de certaines terres en friche stupide comme toujours nous devons rentrer à la maison à la terre, 2011.


JIANG PENGYI – SUDDEN, 2011.

Nan Goldin : The ballade of Sexual Dependancy 1981-1993


L’exposition se passe dans un espace qui a déjà vécu, le lieu unique, symbole de l’histoire industrielle nantaise. Le lieu s'harmonise alors avec le travail élaboré par l’artiste car le thème de la temporalité y a une place importante. En rentrant dans l’exposition, on se retrouve dans un espace sombre pour assister à une projection. La projection dure 40 minutes, 40 minutes pour décrire une vie, des vies, 40 minutes pour décrire la vie qu'a vécue Goldin, ce qui fait la matrice de son travail. Cette projection est découpée par des musiques, des mélodies, qui se rapportent la plupart du temps aux sujets traités. La sexualité, la violence faîtes aux femmes, la place de l’homme dans cette société violente, mais aussi les joies de la vie et la mort. Toujours présentes les musiques apparaissent parfois superflues face aux photographies.
Les couleurs qui émanent de ces photos apparaissent archaïques pour les jeunes artistes car elles évoquent les années 80, l’argentique, les années sida, etc. Il y a un jeu de lumière qui opère au sein de ces tirages rappelant les travaux sur le dogma* avec Lars van trier mais aussi avec Kubrick. Dans un second rapport de force le spectateur tend à s’identifier aux personnages présents sur les photos ce qui renforce le lien tissé avec l’artiste.
Les images deviennent presque du photojournalisme par moment alors que l’on sait très bien que Goldin a pris ces photos en amateur.
En ressortant de cette projection il y a l’aspect de témoignage que nous laisse Goldin via ses photos ce qui nous amène à nous poser des questions sur l’éphémérité de la vie.

*Le Dogme95 est lancé en réaction aux superproductions anglo-saxonnes et à l'utilisation abusive d'artifices et d'effets spéciaux aboutissant à des produits formatés, jugés lénifiants et impersonnels. Le but du Dogme95 est de revenir à une sobriété formelle plus expressive, plus originale et jugée plus apte à exprimer les enjeux artistiques contemporains. Dépouillés de toute ambition esthétique et en prise avec un réel direct, les films qui en découlent cristallisent un style vif, nerveux, brutal et réaliste, manifesté généralement par un tournage entrepris avec une caméra 35mm portée au poing ou à l'épaule et avec improvisation de plusieurs scènes. Source Wikipedia

Celestin Fresnay


NanGoldin- '' James King''1997

'' nan-goldin-gotscho-kissing-gilles-paris-1993 ''    


Arno Rafael MINKKINEN


Exposition Arno Rafael MINKKINEN
Du 4 novembre au 31 décembre 2011 à l'Abbaye aux Dames à Caen dans le cadre du festival des Boréales.


Sérénité
Mouvement
Interrogation


Exposition en mouvement, contorsion du corps
Du début à la fin de l'exposition la même interrogation est suspendue dans nos esprits :

« Comment arrive-t-il à être dans cette position ?
« Comment peut-il maintenir cette posture le temps de la photographie ? » (photo White Sands)
(Les spectateurs tentent de reproduire la position, en vain.)

La nudité du corps apparaît, disparaît. Pendant toute l'exposition, un jeu se met en place, réussir à identifier le corps dans le paysage.
Le corps devient paysage, le paysage devient incongru.
Dans ces photographies, l'œil oublie le paysage et se concentre sur la nudité du corps. L'œil cherche l'identité de ce corps.
Il joue avec les verticales de son corps et celles du paysage et recréé ainsi un espace dans un autre.
Les paysages choisis ne sont pas pris au hasard, on retrouve toujours une nature sobre, épurée qui met à la fois son corps et le paysage en évidence.

Elasticité du corps, stupéfaction

La pose, la lumière, le contraste font de ce corps un non corps.

Mélissandre Bravo



White Sands, New Mexico, 2000 ©



Asikala, Finland, 1992  ©



White Sands, New Mexico, 2000 ©