jeudi 12 janvier 2012

"Inquiétantes Etrangetés"



"Inquiétantes Etrangetés" (Musée des Beaux-Arts de Nantes) Chapelle de l'Oratoire Nantes
4 novembre 2011-15 janvier 2012
Commissariat : Blandine Chavanne



T'arrives, il fait chaud. C'est la maison, tu avances, t'es bien. "Vous êtes avec Patricia?" "Oui, oui". Puis tu prends conscience que tu t'es sentie un peu trop à l'aise. T'étais à deux doigts de passer à côté de la citation à l'entrée.
Une toile de Manzoni qui donne sacrément l'envie de palper sa surface face à une photographie de châssis prise par Philippe Gronon. "C'est bon je l'ai." Un visiteur entre. Les deux se retournent.  Droite, gauche. Gauche… Droite. "Ha ha! Evidemment…" On se joue des parallèles entre œuvres, entre époques ? Oui? Avant, arrière, pause.
Gilbert et Georges nus comme des vers ont bien peur de se jeter dans ce grouillant nuage. Qu'importe, tu continues, ça ne fait que commencer après tout.
Au fur à mesure, t'as comme un sentiment bizarre, du genre jupe trop courte. "Déshabillez la poupée, mes enfants pendant que je prépare mes instruments.", nous suggère la Comtesse de Ségur. Je sais pas, écoute, je sais pas. Mais tout semble coller, les liens se créent. Ça aurait tendance à tourner à la psychose mentale et visuelle car tu tentes de tout rapprocher, de faire des liens improbables entre ces œuvres qui nous sont données à voir.
Abramovic dans le chœur et toi impuissante. T'avais presque faim mais devant ces rythmes aussi hypnotiques et vains, tu jurerais que la mer était démontée. Ses cris, ses râles te suivent et tu n'entends plus que ça. MARINA ! C'est comme un lien, un fil, entre tous. Tu regardes bien à terre en descendant et puis Salomé plante son regard convergent dans tes yeux.
Droite, gauche? Interprétation et réel. De la gravitation virevoltante, des atomes fous et des empreintes qui s'affirment. C'est aussi simple qu'un franc résumé du cours de biologie sur les origines de la vie.
L'ombre et le fantastique sont de l'autre côté. Et pour le coup VRAIMENT d'un autre côté. Tout le monde se bouscule, les traits distordus de "White Spirit" ne semblent pas avoir assez d'impact et c'est en tentant de suivre ces ombres distordues que tu te heurtes à toutes ces... Ça ne semble pas très à l'aise, toi non plus. Y'a des cagibis qui donnent un peu la même impression.
Tu repasses devant "Spunkland" face à ces chefs d'œuvres académiques. Coincé entre ces hommes dans des positions relativement inconfortables voire tragiques et Jana Sterbak « as a combustible » en écho à une femme de la série des "Pissing Women" de Sophie Rickett. C'est magnifique, magnifique le sentiment que l'on a dans cette partie de l'exposition. Je me suis sentie parfaitement tiraillée. Gilbert et Georges diluent la furie qui émane des deux œuvres de Farelli et Delaunay. Et les deux photographies des artistes au féminisme avéré viennent contrecarrer l'imposante présence de ces œuvres masculines. Tant dans le sujet que dans le traitement. Le parallèle entre eau (piss) et feu (combustible) est assez délirant… et trivial. Pardon. Sophie piscine on Jana. On a compris.
"Ma grand-mère me disait : Regarde-toi longtemps devant une glace et tu verras le diable. Longtemps, j'ai fixé un miroir mais j'ai senti mon âme partir et j'ai manqué de me trouver mal." Camille Bryen
Il fait déjà nuit?
Lien vers le site du musée des beaux-arts : http://www.nantes.fr/site/mba/cache/bypass/Accueil/Expositions/AVenir?containerId=50355 

Pauline Gompertz L1



Sophy Rickett, Vauxhall Bridge (de la série Pissing Women), 1995
n°1 d'une série de trois oeuvres , 121,8cm x 122 cm


Marina Abramovic, Video Portrait Gallery (détail), 1999
Vidéo
(photo Pauline Gompertz)


Vue d'une partie de l'exposition.
Gilbert et George, Spunkland, 1997
Installation murale de douze éléments, 190 x 302 cm 
A côté : Jana Sterbak, Artist as a combustible, 1986
photographie couleurs, 29,8 x 20, 4 cm 
(Photo Pauline Gompertz)


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