mardi 17 mai 2011


?Como asustar al pulpo? (sorcellerie culinaire)

 dimanche 20 février, au FRAC des Pays de la Loire, à l'occasion du dernier jour de l'exposition des XXIVe Ateliers internationaux, Les vagues 

 ?Como asustar al pulpo? (sorcellerie culinaire),
une performance de Loreto Martinez Troncoso & Ewen Chardonnet
 commissaire d'exposition: Emilie Renard       www.fracdespaysdelaloire.com

 Dans une cuisine équipée d'un vidéo-projecteur.
Loreto, originaire de Vigo en Galice, nous fait découvrir sa culture en cuisinant du poulpe.
 Poulpe, archétype de la peur depuis les mythes fondateurs au Moyen-Age.
L'animal sur son épaule, elle le frappe violemment sur le sol.
 Thalassocratie, conquête des mers des Anglais, Espagnols, Portugais...
Le poulpe est encore traditionnellement consommé en Galice.
 Hobes, au XVIIe s. associait le Léviathan, monstre marin, au pouvoir d'État.
La chair du poulpe attendrie est plongée dans l'eau bouillante d'une marmite.
 Le Béhémoth babylonien, règne en monstre terrestre.
Il faut faire peur au poulpe par le plongeon dans l'eau bouillante.
 Télurocratie, conquête des terres par Russes, Chinois...
De la purée de pommes de terre est préparée.
 Béhémoth, figure des revendications sociales.
Une boisson alcoolisée au café est préparée par Ewen qui tremble.
 Les Chrétiens voulaient désenvouter les païens, pris de danse de St-Guy. Les parcelles de terre étaient mal distribuées et la prise de LSD ne pouvait être désenvoutée.
Ewen flambe le breuvage.
 Modernité, les Soviétiques voulaient tuer Dieu (Dostoïevski, Camus).
Les victuailles sont offertes aux spectateurs.
 Nietzsche aurait tué Dieu.
Encore à boire?
 Un texte plus que touchant de Nathalie Sarraute a été lu par Loreto, portant sur ses habits les marques de lutte avec le poulpe. Une confusion entre l'exorcisation d'un mal et celui des symptômes de l'expression verbale publique s'est opérée.
Le poulpe effrayé par le courage était délicieux.



Franck Olivier

lundi 16 mai 2011


John Franklin Koenig, exposition
Du samedi 29 janvier 2011 au dimanche 3 avril 2011
Le musée des Beaux-Arts de Nantes présente dans la Chapelle de l'Oratoire six peintures, une trentaine de dessins, collages et estampes ainsi qu'un remarquable ensemble d'une centaine de photographies réalisées principalement au Japon.

Dans cette exposition de John Franklin Koenig, trois toiles disposées de manière verticale ont retenu mon attention. Ici des couleurs plutôt anciennes sont utilisées ; le fonds bleu notamment qui donne une impression de distance et de froideur contraste avec des formes oranges plus proches de nous, qui apparaissent plus chaudes. On retrouve dans ces peintures des formes géométriques très distinctes. Le triangle qui représente pour Koening l'énergie humaine, le carré symbolisant la terre et enfin le cercle pour l'univers. Les compositions ne semblent pas très équilibrées ce qui donne une impression d'instabilité voire de chaos. C'est un peu ce sentiment d'instabilité qui m'a animée lorsque j'ai contemplé ces œuvres. J'ai l'impression d'assister au déluge avec des formes qui ressemblent à des vagues s'entrechoquant contre le triangle. 


Miseon PARK


Négritude, impossible de passer à côté du terme lorsque l’on expose le grand poète qui en est à l’origine ! La « déco » vous le fait comprendre ! Vous êtes au plus profond de la forêt (ou au quai Branly ?), au loin le cœur de l’Afrique bat… Vous y découvrez des trésors ! 
Après tout, c’est en son sein qu’est née l’inspiration de ces hommes dont la rencontre fut au départ forcée par le contexte politique ; 1941 L’Emergency Rescue Commitee dirigée par Varian Fry et Daniel Benedite prend la mer en direction des Etats-Unis, avec à son bord l’artiste peintre Wifredo Lam, ainsi que tous les intellectuels hostiles au nazisme (notamment les surréalistes regroupés autour de Breton). Une escale forcée par le gouvernement de Vichy amène le peintre à séjourner un mois en Martinique. Nait alors une amitié très inspirante avec le poète. 1948, Picasso rencontre Césaire à l’occasion du Congrès pour la paix de Wroclaw, ce qui donnera naissance au recueil Corps perdu publié avec 32 gravures de Picasso. Dans l ‘exposition, on retrouve une douzaine d’eaux fortes du peintre présentées à côté d’extraits de poèmes de Césaire. Celle-ci se termine sur une série de gravures réalisées par Wifredo Lam. Ces dernières n’étaient pas conçues pour illustrer des textes. C’est lui, qui au contraire, a demandé à Aimé Césaire de composer des poèmes pour les accompagner. Cette exposition, du fait de sa modeste taille, semble appeler le visiteur à découvrir davantage Césaire, son œuvre, ses combats. (Je retiens et conseille : La Tragédie du Roi Christophe, 1946). Ce qui m’étonne le plus c’est de découvrir le nombre d’artistes ayant travaillé aux côtés du poète, notamment pour l’illustration de ses ouvrages, comme par exemple, des contemporains tels que Buren.  Cette volonté d’échanger, de partager, de mettre en commun leur travail illustre à mon sens directement la pensée de l’auteur, à savoir celle du métissage. 

Aimé Césaire, Wifredo Lam, Pablo Picasso: "Nous nous sommes trouvés",
Galeries nationales du Grand Palais, du 16 mars au 6 juin 2011
Anne Wohlgemuth 






                                                                                                              Pascal Rivet 

                                                                                                              C’est encore loin

                                                                                                                                    18 mars- 15 mai 2011
                                                                                                                                    Lieu Unique



 Un pied posé dans la salle et un hangar apparaît, d’ici hermétique.
Là-bas peut-être une entrée.
Nous sommes invités à aller chercher.
Une attente là pour qui veut.

Essayer de deviner d’ici ce qui se trouve là-bas, contourner, être pris par…
Une odeur avant tout. Qui paraît si lointaine.
Pas de celles de tous les jours, mais si identifiable et particulière pourtant.
Ce hangar se nourrit de souvenirs, inattendus ici.
Je n’ai que des granges fictives en tête, d’imagination. Ce qui fait déjà plein d’images.
Mais ce lieu ci est improbable.
Il ne peut coller vraiment à l’idée qu’on s’en fait.
Il évoque seulement.
Une sorte de grange témoin, au même titre que les maisons.
Même l’odeur de foin paraît propre.

Dans ce drôle d’écrin, attend une Lincoln.
Faite de bois. Du bois d’un rêve sûrement.
D’un rêve américain dans une chambre de grand enfant.
Un jouet décoloré.

Ne pas toucher. Il est répété de ne pas toucher.
Et c’est pourtant le réflexe, l’envie commune aux visiteurs.

Qu’est-ce qui appelle la main ?
La chaleur du bois, la bonne exécution ?
L’envie d’ancrer cette vision dans le proche, le réel ?
C’est ce qui me saisit le plus.
Cette frustration du visiteur.
Etre enfermé dans l’image témoin d’une fiction qui n’a pas encore eu lieu.
Et ne pouvoir toucher.

Et quels seraient les sons produits par un moteur, des roues de bois ?

Je me raconte une histoire.
Parce que je ne me trouve pas dans une histoire.
Il n’y a ici que des éléments neufs, en attente pour la constituer.
J’en fais ce que je veux.
En regardant je peux imaginer toucher, monter, partir.

Partir quelque part. Ici ou là-bas.

Puis une fois lassée, abandonner l’histoire, la voiture et sa mémoire décolorée.

 Iris TLEMSAMANI




Marie Lancelin


Exposition du 5 février au 5 mars 2011

Tripode- Suggestion de présentation, épisode 20
Galerie de l’Espace Diderot



Dans une boîte noire aux murs obliques
Mes yeux sont dans l’image
Et se déplacent avec les formes
Les formes avec les couleurs
Les couleurs avec les corps
Les corps avec le fond
Le fond avec le noir

La tête est un rond
Le rond dans un rectangle
Le rectangle moitié dans le corps

Les bras dans les manches
Les manches sont des couleurs
Les couleurs se lèvent

Le panneau tourne
Le corps tourne avec le panneau
Le panneau dans le corps ou le corps dans le panneau
Le noir dans le blanc
Le blanc dans le gris
Les formes avec les couleurs

Le dynamisme dans la lenteur
La lenteur dans les images
Les images dans la boîte
La boîte noire et moi dedans
Et mes yeux dans les formes
Les formes dans le mouvement

De l’abstraction géométrique sur une scène.
Iris TLEMSAMANI


 


                                                                                                          Le quatrième mur

                                                                                                          était complètement dégagé


                                                                                                                               8 janvier – 26 février 2011
                                                                                                                          Galerie Martine Aboucaya - Paris





Dans le couloir qui mène au rideau
Photographies
Des lignes fragiles
Du papier plié puis déplié
Des figures faites et défaites.

De l’autre côté
L’image est projetée
D’un mur à l’autre
De haut en bas.

Nous pouvons tout imaginer
Cette forme pourrait être homme, objet ou fumée.
Elle apparaît distinctement
Elle se détache et passe
Fragment emporté par le travelling.

Lenteur ou immobilité 
Comme des morceaux de mémoire. 
Rassemblés, assemblés
Détaillés et aussitôt perdus dans le flou.

Sommes nous déjà venus ici ?

Des choses
Fascinantes et inquiétantes
Qui ont le
Drôle de goût
Du déjà vu.


Plié et défait.
Fait et plié.

Ca fait penser
A ces rêves
Où l’on retombe
Toujours
Sur une même situation.
Mais ce n’est pas lisse, pas régulier
Plein d’aspérités
De pièces manquantes
Une vrille dans un bloc de mémoire.

Et sur le petit écran noir
Un  souffle, une présence.
Trace qui fait image
Un souffle, et puis c’est tout.

L’attente est là
Par la disparition.
Parfois l’attente fait une histoire.

Voilà, ce sont des traces.

Les figures se font et se défont
Le temps se fait et se défait.

Les objets apparaissent, disparaissent
Sont incertains.
Emportés quelque part
Entre deux lumières irréelles.

Les hommes ne sont pas des hommes
Ce sont des images d’hommes.
Ce corps est un pliage
Ou un fragment
Qui laisse deviner autre chose.
Un ailleurs si proche.

Nos propres fragments sont appelés à faire écho.
Chercher ce qui est caché.
Penser deviner.

Comment plier le temps ?

Les souvenirs froissés peuvent être dépliés.
Il s’agit du tissu des histoires.
Et pas d’histoires sans traces du temps
Sans pliures.
Les traces ouvrent nombre de voies
Nombre de voix.

C’est aussi un texte plié.
Des choses restent cachées
Sous le papier
Sous les mots.
 Iris TLEMSAMANI



_  J'pense que la première j'étais trop…trop excité par le truc. J'ai oublié d'appuyer. Après, la deuxième fois je suis allé dans l'eau, et là… j'regardais mes bras, j'les voyais plus, enfin je les sentais plus. C'était vraiment assez magique ! Et … et quand j'ai voulu me relever, j'étais complètement tétanisé au niveau des muscles tout ça. Donc c'était limite. On va dire. C'était limite.
_ C'est toujours tout seul que vous faîtes les photos ?  
_ Ouais
_ C'est le soir, y'a pas de lumière en fait. Y'a juste la, la, le…crépuscule et donc… toutes les photos sont faites au moment où y a cette lumière un peu bleue. Voilà, quand y'a plus le soleil mais quand y'a encore de la luminosité. Bah comme maintenant.
_ C'est vraiment "Into the wild", comme le film. Il est très très beau ce film. C'est un film absolument… Moi j'ai pensé à ça dès que j'les ai vues ces photos. J'ai pensé à ce film.(…) Ah il faut voir ce film. C'est un film sur d'autres valeurs de voir la vie et l'environnement et le rapport aux autres aussi.
_ Les couleurs sont magnifiques hein.
_ Le corps nu, comme ça… plongé au milieu de la ville… à  l'intérieur de la femme… c'est très sexuel ça. Avec des courbes très…
_ Quelque chose  de très… de très soumis.
_ C'est la caricature de l'homme moderne, dans la ville. Il est tout seul…


_ Ca ressemble vraiment au décor des glaciers… tu sais les glaciers des Alpes. Je pense que le mec est pas… vraiment dans les glaciers. Il est rajouté hein ?
_ Nan je pense que c'est peut être aussi une façon de créer un décalage ou une… un questionnement pour le regardeur.
_ C'est très curieux comme truc hein…
_ C'est surprenant (…), la photo est forcément trafiquée parce que…
_ Nan mais le personnage…il ne peut pas être aussi petit par rapport au reste, à l'ensemble de la photo. Moi pour moi c'est un personnage qui a été rajouté dessus. Parce que moi je les trafique mes photos, je rajoute des personnages sur mes photos. C'est super facile à faire ! Et j'lui ai demandé hein.. et il nous a dit que non.
_ Le rapport entre ce plan là et ce plan là m'interpelle moi. Parce que je me dis que c'est pas possible qu'on aie autant de détails de ce plan qui n'est quand même pas loin du personnage (…), j'me dis que c'est pas possible. Et dans toutes les photos c'est pareil.
_ C'est un grand mytho, elles sont retouchées à balle ses photos. Il dit qu'il fait juste les petites retouches classiques, mais ce qu'il entend par petites retouches classiques, c'est refaire…
_ Nan mais, en gros, ce qu'il voulait c'est qu'il agrandissait pas son corps ou qu'il le rétrécissait pas...
_ Ouais ouais ouais, nan mais il a dit… elles sont vraiment prises telles quelles j'ai juste fait quelques retouches de bases.
_ Il peut retoucher le contraste…
_Ouais mais pas à deux cents pour cent !

_ Si y'avait pas le personnage… je trouve qu'il y a des grandes… masses neutres.
_ Moi j'adhère dans le sens où c'est toute une expo. Si j'voyais un seul tableau ça me laisserait indifférente mais de voir la série, là je trouve que c'est riche parce que c'est des situations complètement différentes et il a réussi à fabriquer une série avec un sujet.
_ Ca dénote quand même chez lui… si j'voulais l'analyser sur un plan purement psychologique ou autre, une certaine solitude chez cet individu, chez le photographe. Il est un petit peu paumé dans notre monde actuel, dans notre environnement actuel. Moi c'est ce que je ressens.
_ Moi j'adore les ciels, lui, il les élimine, alors… nulle part. Curieux hein… Il s'intéresse à la matière ou… disons là, le… je cherche le mot… le… minéral quoi. Le minéral et le végétal, y'a une opposition entre les deux là.
_ L'amour de la nature on le ressent.
_ Il faut le personnage. Sans le personnage, ça n'a guère d'intérêt… pour moi hein.
_ Le personnage noyé dans l'immensité. Voila. Une immensité un peu triste… oui c'est triste. Y'a une grande tristesse. Toute l'expo est triste. Parce que là, c'est pratiquement du monochrome hein.

_ Le cake est pas mal.



Jeudi 10 mars, Vernissage de l'exposition Ruben Brulat. Galerie Confluence, Nantes.


                                                               Clément Vinette.




Ghislaine Portalis
Trichos
1 avril-15 mai 2011
Vernissage le 31 mars 2011
Nantes. Musée des beaux-arts de Nantes

A l’entrée, sur un écran de télévision, le sein de Marie Antoinette tourne sur une table blanche, comme s’il était entraîné par une force surnaturelle, à coté, un carnet de recherche moleskine est exposé sous verre. Des perruques y sont dessinées.
Ces perruques d’inspiration XVIIIe siècle et ce « bol sein », ces attributs de pouvoir, de séduction et de raffinement, sont traités de manière érotique et sensuelle ; ils nous rappellent le thème de l’exposition Trichos, qui lie à la fois sexualité, sensualité, violence et douceur.
Les perruques sont représentées à l’aide d’une technique nerveuse mais subtile voire très discrète de piquage et mises en relation avec des dessins au feutre noir et rose fluo plus calmes mais beaucoup plus discernables. Ces deux procédés soulignent très bien l’ambiguïté et les deux perceptions bien différentes que l’on peut ressentir lors de sa déambulation dans la salle blanche. Dans un premier temps on voit une perruque, traitée de façon originale et stylisée par l’artiste certes mais qui en fin de compte reste un couvre-chef, toutefois rapidement, dans un deuxième temps, (quelques secondes même pas) l’image se métamorphose, aux travers des formes de la perruque, une image érotique apparaît et efface instantanément notre première vision du dessin. 

Au centre de la salle, sont posés les carnets de l’artiste qui nous offrent une vision étrange et déformée de son travail grâce aux vases « mushroom » (aux formes très évocatrices) interposés entre l’œil et le papier. Ainsi la perception première que l'on en a, est décalée par rapport à la fonction première de ces carnets. Le spectateur peut donc librement interpréter et s’approprier les images, avec l’aide de son imagination. 

Ghislaine Portalis nous perturbe et fait marcher notre fantaisie à travers ses formes de postiches, abstraites et ambigües. Sur une planche, on peut voir une main tenant une natte, mais l’on a aussi presque aussitôt cette image, d’une main caressant un pénis qui nous vient en tête. Mais ceci reste ma propre interprétation du dessin certains y verront peut être une main tenant un cordage ou une même guimauve d’autres encore y verront un « symbole féministe de l’accès des femmes au pouvoir »*.

* propos entendu lors du vernissage. 









 Matthieu LOR     


Traces

Installation d’Amos Gitai
05 février 2011 - 10 avril
Palais de Tokyo




Un sous-sol immense en friche, c’est dans cet espace déjà chargé d’une aura particulière qu’Amos Gitai décide d’immerger son installation vidéographique. Des projections sont faites directement sur les murs dégradés qui les mettent en valeur et donnent aux vidéos une matière, une texture.
Elles s’ancrent ainsi dans le lieu et dans l’histoire de celui-ci, l’endroit même où furent regroupés les biens juifs spoliés lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Mieux, elles semblent être produites par les murs eux-mêmes à la façon de fantômes, témoignages du lieu, traces de l’histoire, seules lumières présentes dans ce gigantesque espace sombre.
Cependant, ces extraits de films ne se contentent pas d’occuper l’espace visuellement, leur proximité forme un vaste espace sonore, mélangeant chants, musiques, langues étrangères… Ce son emplit l’espace, formant une trame changeant sans cesse, suivant nos déplacements.
Nous déambulons donc, dans cette échelle d’espace légèrement en décalage par rapport à nous, décalage par l’échelle spatiale car chaque vidéo nous montre une échelle humaine légèrement ou excessivement agrandie, et un son également amplifié. Un écart également au niveau de l’échelle temporelle car chaque vidéo possède sa propre temporalité, sa propre mémoire, exacerbée par l’histoire même du lieu.

Anna Nguyen


 

Francois Morellet, Réinstallation.

2 Mars- 4 Juillet 2011
Centre George Pompidou, Paris
Commissaires:
Alfred Pacquement, Serge Lemoine



Cette rétrospective présentant des installations de Morellet de 1963 jusqu’à aujourd’hui nous fait voir la démarche de l’artiste, consistant à associer des formes géométrique simple par des systèmes de constructions prédéfinie, sous la forme de quelque chose s’apparentant au best of. La variété des œuvres permet tout de même de saisir une évolution des questions posées, allant de l’interrogation de la ligne coupée et retrouvé à la forme en elle même, et du travail qui reste pourtant montré de façon esquisser. Il nous est présenté travaux aux néons mais aussi ceux en bois et au fusains, pourtant en restant toujours à la surface des choses. L’exposition de par sa mise en espace qui manque de fluidité et de sa durée trop courte permet seulement d’entrevoir le travail d’installation de Morellet pourtant important dans son œuvre.
Il nous reste l’impression que des travaux ( pourtant de qualité) on été mis ensembles un peu par hasard.



Rodriguez-Sol Nicolas


La route de la soie / The silk road
20 oct.2010 – 16 jan.2011
Exposé au Tri postal par Nigel Hurst, Martine Aubry
Avenue Willy Brandt
59000 Lille

www.lille3000.eu/laroutedelasoie

Depuis sa création, la Saatchi Gallery oeuvre à désacraliser l’art contemporain. Instalée dans le quartier de Chelsea, elle est ouverte gratuitement au grand public. Un personnage venu de la publicité, passé maître dans l’art de saisir les talents et de se battre pour qu’ils soient connus et reconnus.
Et le Tri Postal, c’est un lieu à part que le public aime. Il s’est imposé comme un véritable centre d’art contemporain qui a accueilli depuis 2004 les plus grands créateurs internationaux. Lille 3000 propose, en étroite collaboration avec la Saatchi Gallery, une sélection unique parmi les oeuvre les plus évocatrices de la jeune création contemporaine. Chinois, Indiens, originaires du Moyen-Orient(Liban, Iran, Irak), ils sont une trentaine, moyenne d’âge 30-40ans, dont on pourrait découvrir le travail refait aux normes muséales. L’idéd est de poser des ‘ambiances’ souligne Didier Fusillier, manière de reprendre cette exposition qui, dès la plus haute antiquité, mettait en contact le monde de la méditerranée avec la Chine.

Au moment d’entrer dans la première salle d’exposition du premier étage, on tombe nez à nez avec une dizaine de vieillards assis dans des fauteuils roulants qui déambulaient dans la pièce. Tout les visiteurs, à la première vue des vieillards, amorçaient soit un mouvement de recul, soit se stoppaient de stupéfaction. On ne pouvait pas bien distinguer la sculpture de l'homme en chair et en os car ils ont été crées de manière ultra réaliste. De plus, les fauteuils roulant étaient électriques et ajoutaient une dimension de mouvement à l'oeuvre.  Même quand je suivais les fauteuils et m'approchais pour observer en détail les vieillards, il m'était difficile de faire la différence. Car leur expression du visage ainsi que les plis de leur peau ont été réalisés avec grand soin.

Sun Yuan & Peng Yu, deux artistes chinois décrivant les anciens grands dirigeants de la planète en détail nous touchent sur plusieurs points. Les corps mourant opposés à l'honneur et la force veulent dire que personne n’empêche le temps de faire son travail.
Les deux artistes voulaient peut être parler d'une nouvelle génération après les vieillards.


Les artistes chinois présentaient des oeuvres audacieuses , ils avaient leurs propres influences et leurs propres tendances . J’avais pressenti qu'elles parviendraient à toucher le niveau international.


LEE Hwan hee





Sun Yuan and Peng Yu, Old Persons Home, 2007, 13 x life size sculptures and 13 x dynamoelectric wheel chairs, Dimensions variable, Courtsey of the Saatchi Gallery, London,
© Sun Yuan and Peng Yu, 2009


                                       l'affiche de l'exposition La route de la soie. ©Tri postal




détail de Ghosts, une oeuvre de Kader Attia,2007, 560 moulages de corps réalisés in situ sur des étudiantes.. ©H.K