lundi 16 mai 2011


                                                                                                              Pascal Rivet 

                                                                                                              C’est encore loin

                                                                                                                                    18 mars- 15 mai 2011
                                                                                                                                    Lieu Unique



 Un pied posé dans la salle et un hangar apparaît, d’ici hermétique.
Là-bas peut-être une entrée.
Nous sommes invités à aller chercher.
Une attente là pour qui veut.

Essayer de deviner d’ici ce qui se trouve là-bas, contourner, être pris par…
Une odeur avant tout. Qui paraît si lointaine.
Pas de celles de tous les jours, mais si identifiable et particulière pourtant.
Ce hangar se nourrit de souvenirs, inattendus ici.
Je n’ai que des granges fictives en tête, d’imagination. Ce qui fait déjà plein d’images.
Mais ce lieu ci est improbable.
Il ne peut coller vraiment à l’idée qu’on s’en fait.
Il évoque seulement.
Une sorte de grange témoin, au même titre que les maisons.
Même l’odeur de foin paraît propre.

Dans ce drôle d’écrin, attend une Lincoln.
Faite de bois. Du bois d’un rêve sûrement.
D’un rêve américain dans une chambre de grand enfant.
Un jouet décoloré.

Ne pas toucher. Il est répété de ne pas toucher.
Et c’est pourtant le réflexe, l’envie commune aux visiteurs.

Qu’est-ce qui appelle la main ?
La chaleur du bois, la bonne exécution ?
L’envie d’ancrer cette vision dans le proche, le réel ?
C’est ce qui me saisit le plus.
Cette frustration du visiteur.
Etre enfermé dans l’image témoin d’une fiction qui n’a pas encore eu lieu.
Et ne pouvoir toucher.

Et quels seraient les sons produits par un moteur, des roues de bois ?

Je me raconte une histoire.
Parce que je ne me trouve pas dans une histoire.
Il n’y a ici que des éléments neufs, en attente pour la constituer.
J’en fais ce que je veux.
En regardant je peux imaginer toucher, monter, partir.

Partir quelque part. Ici ou là-bas.

Puis une fois lassée, abandonner l’histoire, la voiture et sa mémoire décolorée.

 Iris TLEMSAMANI



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