lundi 16 mai 2011



Négritude, impossible de passer à côté du terme lorsque l’on expose le grand poète qui en est à l’origine ! La « déco » vous le fait comprendre ! Vous êtes au plus profond de la forêt (ou au quai Branly ?), au loin le cœur de l’Afrique bat… Vous y découvrez des trésors ! 
Après tout, c’est en son sein qu’est née l’inspiration de ces hommes dont la rencontre fut au départ forcée par le contexte politique ; 1941 L’Emergency Rescue Commitee dirigée par Varian Fry et Daniel Benedite prend la mer en direction des Etats-Unis, avec à son bord l’artiste peintre Wifredo Lam, ainsi que tous les intellectuels hostiles au nazisme (notamment les surréalistes regroupés autour de Breton). Une escale forcée par le gouvernement de Vichy amène le peintre à séjourner un mois en Martinique. Nait alors une amitié très inspirante avec le poète. 1948, Picasso rencontre Césaire à l’occasion du Congrès pour la paix de Wroclaw, ce qui donnera naissance au recueil Corps perdu publié avec 32 gravures de Picasso. Dans l ‘exposition, on retrouve une douzaine d’eaux fortes du peintre présentées à côté d’extraits de poèmes de Césaire. Celle-ci se termine sur une série de gravures réalisées par Wifredo Lam. Ces dernières n’étaient pas conçues pour illustrer des textes. C’est lui, qui au contraire, a demandé à Aimé Césaire de composer des poèmes pour les accompagner. Cette exposition, du fait de sa modeste taille, semble appeler le visiteur à découvrir davantage Césaire, son œuvre, ses combats. (Je retiens et conseille : La Tragédie du Roi Christophe, 1946). Ce qui m’étonne le plus c’est de découvrir le nombre d’artistes ayant travaillé aux côtés du poète, notamment pour l’illustration de ses ouvrages, comme par exemple, des contemporains tels que Buren.  Cette volonté d’échanger, de partager, de mettre en commun leur travail illustre à mon sens directement la pensée de l’auteur, à savoir celle du métissage. 

Aimé Césaire, Wifredo Lam, Pablo Picasso: "Nous nous sommes trouvés",
Galeries nationales du Grand Palais, du 16 mars au 6 juin 2011
Anne Wohlgemuth 





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire