lundi 16 mai 2011



Ghislaine Portalis
Trichos
1 avril-15 mai 2011
Vernissage le 31 mars 2011
Nantes. Musée des beaux-arts de Nantes

A l’entrée, sur un écran de télévision, le sein de Marie Antoinette tourne sur une table blanche, comme s’il était entraîné par une force surnaturelle, à coté, un carnet de recherche moleskine est exposé sous verre. Des perruques y sont dessinées.
Ces perruques d’inspiration XVIIIe siècle et ce « bol sein », ces attributs de pouvoir, de séduction et de raffinement, sont traités de manière érotique et sensuelle ; ils nous rappellent le thème de l’exposition Trichos, qui lie à la fois sexualité, sensualité, violence et douceur.
Les perruques sont représentées à l’aide d’une technique nerveuse mais subtile voire très discrète de piquage et mises en relation avec des dessins au feutre noir et rose fluo plus calmes mais beaucoup plus discernables. Ces deux procédés soulignent très bien l’ambiguïté et les deux perceptions bien différentes que l’on peut ressentir lors de sa déambulation dans la salle blanche. Dans un premier temps on voit une perruque, traitée de façon originale et stylisée par l’artiste certes mais qui en fin de compte reste un couvre-chef, toutefois rapidement, dans un deuxième temps, (quelques secondes même pas) l’image se métamorphose, aux travers des formes de la perruque, une image érotique apparaît et efface instantanément notre première vision du dessin. 

Au centre de la salle, sont posés les carnets de l’artiste qui nous offrent une vision étrange et déformée de son travail grâce aux vases « mushroom » (aux formes très évocatrices) interposés entre l’œil et le papier. Ainsi la perception première que l'on en a, est décalée par rapport à la fonction première de ces carnets. Le spectateur peut donc librement interpréter et s’approprier les images, avec l’aide de son imagination. 

Ghislaine Portalis nous perturbe et fait marcher notre fantaisie à travers ses formes de postiches, abstraites et ambigües. Sur une planche, on peut voir une main tenant une natte, mais l’on a aussi presque aussitôt cette image, d’une main caressant un pénis qui nous vient en tête. Mais ceci reste ma propre interprétation du dessin certains y verront peut être une main tenant un cordage ou une même guimauve d’autres encore y verront un « symbole féministe de l’accès des femmes au pouvoir »*.

* propos entendu lors du vernissage. 









 Matthieu LOR     

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