mercredi 9 mai 2012

Trois arbres et une méditation : 1820 blossom place


Farhad Ostovani

Exposition du 9 au 17 mars 2012
Atelier Michael Woolworth
Place de la bastille 2, rue de la roquette Cour Février. Paris


Balade de Janvier à Juin sous un ciel bleu du mois de Mars. Direction Février. J'entre.
Par une petite porte je pénètre dans une petite pièce aux murs blancs éclairés par une de ces vieilles devantures vitrées propre aux faubourgs parisiens. Aux murs quelques estampes, sur une table des livres et des gravures…
Farhad Ostovani expose.
Par l’ouverture d’un petit couloir parviennent des bruits et une certaine agitation inattendue dans une exposition de gravure. Et de fait j’aperçois des gros rouleaux de lithographie accrochés sur un mur sali et derrière d’énormes presses taille douce et litho sur lesquelles s’affairent trois ou quatre personnes. Comme aspirée par les odeurs d’encres et les bruits de froissements de papiers je me risque à passer un pied par l’ouverture - « Entrez, entrez … » - aussitôt repérée, je suis invitée à pénétrer à l’intérieur de l’atelier par le maître de maison, Michael Woolworth.
Je m’avance doucement, l’endroit est magique. Je ne suis plus comme je le croyais dans une simple exposition de gravures mais au cœur de l’atelier même où ces dernières ont été créées. L’espace est séparé en deux, une partie où sont installés les presses, les bacs d’acides, les buvards pour faire sécher les estampes, une machine à insoler pour la photogravure, les rouleaux, les encres et de l’autre, sous une verrière d’où pénètre la lumière un espace de travail avec quelques tables sur lesquelles sont installées des pierres lithographiques. Un sentiment extrêmement fort se dégage de cet endroit, comme l’impression d’être au sein du ventre de la création même comme si les gravures accrochées aux murs venaient de passer sous presse. L’aller-retour entre l’accrochage et les machines, les gestes de l’artiste, ceux de l’artisan, et le résultat qui se retrouve fixé au mur est constant. Les corps s’agitent et j’observe la dextérité avec laquelle les encres sont étalées sur les plans d’encrage, les coups de rouleau sont donnés avec force, les papiers sont manipulés avec minutie et un respect presque religieux. Tout ici donne à voir le rapport entre la technique et la création pure, entre l’idée et le geste, entre l’homme, la machine et la feuille. Il n’existe pas de cloisonnement entre la façon de faire et l’objet fini. C’est presque une définition de l’art qui est donnée par cette démonstration et ce dialogue perpétuel. Le lieu d’exposition n’est plus un simple cube aux murs blancs sur lesquels s’accrochent des œuvres mais un véritable espace de vie et de création en mouvement et en regard.
Au mur, sous la verrière, d’autres estampes de Farhad Ostovani sont accrochées. Un travail de lithographie et de photogravures autour de végétaux, feuilles ou arbres parfois trop réalistes ou trop classiques à mon goût. 

Lion Prune

"Lemon three", 2010. Lithography and photogravure on Japanese paper. 85x65 cm. 

"Magniolia" 2009. lithography and photogravure on Japanese paper. 95x120 cm. Farhad Ostovani


   

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