Farhad
Ostovani
Exposition du 9 au 17
mars 2012
Atelier Michael Woolworth
Place de la bastille 2,
rue de la roquette Cour Février. Paris
Balade de Janvier à Juin
sous un ciel bleu du mois de Mars. Direction Février. J'entre.
Par une petite porte je
pénètre dans une petite pièce aux murs blancs éclairés par une
de ces vieilles devantures vitrées propre aux faubourgs parisiens.
Aux murs quelques estampes, sur une table des livres et des gravures…
Farhad Ostovani expose.
Par l’ouverture d’un
petit couloir parviennent des bruits et une certaine agitation
inattendue dans une exposition de gravure. Et de fait j’aperçois
des gros rouleaux de lithographie accrochés sur un mur sali et
derrière d’énormes presses taille douce et litho sur lesquelles
s’affairent trois ou quatre personnes. Comme aspirée par les
odeurs d’encres et les bruits de froissements de papiers je me
risque à passer un pied par l’ouverture - « Entrez,
entrez … » - aussitôt repérée, je suis invitée à
pénétrer à l’intérieur de l’atelier par le maître de maison,
Michael Woolworth.
Je m’avance doucement,
l’endroit est magique. Je ne suis plus comme je le croyais dans une
simple exposition de gravures mais au cœur de l’atelier même où
ces dernières ont été créées. L’espace est séparé en deux,
une partie où sont installés les presses, les bacs d’acides, les
buvards pour faire sécher les estampes, une machine à insoler pour
la photogravure, les rouleaux, les encres et de l’autre, sous une
verrière d’où pénètre la lumière un espace de travail avec
quelques tables sur lesquelles sont installées des pierres
lithographiques. Un sentiment extrêmement fort se dégage de cet
endroit, comme l’impression d’être au sein du ventre de la
création même comme si les gravures accrochées aux murs venaient
de passer sous presse. L’aller-retour entre l’accrochage et les
machines, les gestes de l’artiste, ceux de l’artisan, et le
résultat qui se retrouve fixé au mur est constant. Les corps
s’agitent et j’observe la dextérité avec laquelle les encres
sont étalées sur les plans d’encrage, les coups de rouleau sont
donnés avec force, les papiers sont manipulés avec minutie et un
respect presque religieux. Tout ici donne à voir le rapport entre la
technique et la création pure, entre l’idée et le geste, entre
l’homme, la machine et la feuille. Il n’existe pas de
cloisonnement entre la façon de faire et l’objet fini. C’est
presque une définition de l’art qui est donnée par cette
démonstration et ce dialogue perpétuel. Le lieu d’exposition
n’est plus un simple cube aux murs blancs sur lesquels s’accrochent
des œuvres mais un véritable espace de vie et de création en
mouvement et en regard.
Au mur, sous la verrière,
d’autres estampes de Farhad Ostovani sont accrochées. Un travail
de lithographie et de photogravures autour de végétaux, feuilles ou
arbres parfois trop réalistes ou trop classiques à mon goût.
Lion Prune
"Lemon
three", 2010. Lithography and photogravure on Japanese paper.
85x65 cm.
"Magniolia"
2009. lithography and photogravure on Japanese paper. 95x120
cm. Farhad Ostovani
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