mercredi 9 mai 2012

Robert Combas. Greatest hits


Au Musée d’art contemporain de Lyon.
Du 24 Février au 15 Juillet 2012.

Robert Combas dans cet énorme musée qu’est le MAC de Lyon ! Lorsqu’on connaît le travail de ce dernier, on ne peut que s’attendre à une véritable explosion visuelle. C’est véritablement une explosion des sens qui s’opère ! Une petite salle, aux murs recouverts de papiers peints, c’est le départ. Des textes accompagnent les tableaux, poésies pseudo-descriptives ou rêveries réveillées. Le style Combas est là, clairement !
De grands formats aux couleurs hallucinantes, des planches de B.D fauvistes, de la peinture hurlante. Les plus grands hits ! Ça c’est du rock, des personnages bizarres, des signatures poilues, de l’humour ultra-violent. Et tout s’enchaîne ainsi, dans l’immense dédale d’un foutoir mathématique. C’est un voyage complètement psychédélique dans un univers baroque bouleversé. Délire chrono-thématique qui impose un suivi physique. Ici, du pop-art surprenant parfois pourrissant (Mickey se déforme dégueulassement). S’ensuivent des séries de meurtres, de baises colorées où le pinceau s’affirme. L’auteur apparaît aussi, son environnement s’étale devant le spectateur. Les couleurs chaudes du sud se radicalisent, l’espace se déforme : murs à moitié peints, repeints, dépeints. Des supports nouveaux surgissent, vêtements de sculptures.

Une musique attrape les jambes (des gens qui dansent dans un musée ?), elle disparaît avec l’apparition de femmes accoudées, de scènes flash et sincères. Les couleurs portent toujours le sujet, à la manière d’un riff de guitare peut-être. Subrepticement, des enceintes diffusent du jazz. Les sujets sont sexys, un carnaval anthropophage tout à fait accepté. La visite continue avec de vieux fantômes, les classiques sont omniprésents. Toulouse-Lautrec coule partout, les grands poncifs sont majestueusement enlaidis dans une réappropriation dignes d’un vandale. De grandes batailles aussi, immenses !
Dans cet environnement désacralisé, une vitre, en long, donne une vue sur une salle sombre. Un type joue de la guitare, que l’on entend. Ce doit être lui. Les yeux et les oreilles subissent les exercices de styles. Transportant. Une dernière salle. C’est une scène de concert : une estrade, des caissons, des micros, des projecteurs. Mais pas de concert, le prolifique peintre est au studio. A la place, une projection vidéo, des performances-musicales. Des décors barrés, aux teintes psychédéliques, futuristes, anarchiques, devant lesquels des personnages obsédés et obsédants exécutent des danses répétitives en chantant des textes dignes de sa peinture. Véritable hématome de cervelet, un choc assourdissant.
L’exposition est terminée.
Olivain Porry. 



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