mercredi 9 mai 2012

Elsa TOMKOWIAK


Chapelle du Genêteil, Centre d’Art contemporain
Château-Gontier
du 04 février au 15 avril 2012
Commissaire de l’exposition: Bertrand GODOT


Comme les sœurs du couvent des Ursulines avaient dû le faire il y a longtemps de cela avant ces visiteurs d‘un soir de vernissage, je pousse la porte de cette Chapelle d‘où résonnent des discussions engagées. Peu de monde, mais tous amateurs, ou bien curieux, du travail d’Elsa Tomkowiak. En entrant, il me vient une lumière, très colorée et chaleureuse. D’un coup, d’un seul, je deviens minuscule. Je vois au-dessus de toutes ces têtes, un gigantesque “arc-en-ciel”. Comme un tourbillon qui nous ferait valser l’esprit. Comme un escalier posé à l’horizontal, nous incitant à un voyage vers l’imaginaire de l’artiste.

Cette immense salle n’est plus vide. Habitée, on la redécouvre comme à chaque nouvelle exposition. La structure imprègne le lieu dans un dialogue colorimétrique. Cet échange visuel et spatial me satisfait, dispersant l’espace, lui redonnant des formes. Mon imaginaire se réactive et les images se bousculent. Tel un monde imaginaire où les couleurs se battent entre elles, fusionnent, se reflètent et concordent avec les vitraux de la Chapelle, une réponse presque automatique et en complet accord de la proposition d’Elsa Tomkowiak.

Je fais un premier pas, m’avançant vers ces lames tranchantes qui sillonnent l‘espace du plafond au sol pavé, mais peu menaçantes par leur couleurs printanières chassant le froid hivernal du dehors. On se balade, on déambule en coordination avec ces filaments colorés, évitant soigneusement de s’y frotter. Des lames brillantes à la lumière, peut être un peu inquiétantes. De loin, cette lumière laisse transparaître la couleur, donnant un aspect irrégulier aux aplats. Alors je m’approche, intriguée et interrogative. Le masque tombe dévoilant l’illusion. On découvre la supercherie : assemblage de lanières de film plastique alimentaire et de peinture acrylique. Dans un mélange hétérogène, le support rejette la couleur. Les aplats irréguliers et éphémères, appliqués la veille ou le matin même, ne sauraient tarder à déserter la structure et à rejoindre les poussières du sol.

Je recule pour ne plus voir ces défauts peut être voulus et cherchés, mais que je trouve “repoussants”. L’installation est impressionnante, certes, mais la réalisation ne me séduit pas. Je m’éloigne, jusqu’à m’adosser au mur, pour garder uniquement le souvenir marquant de la structure épousant l’espace entier de la Chapelle, telle une toile d’araignée qui se forme dans un vide, et dressant ainsi une image picturale.

Louison Pellan


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