Chapelle
du Genêteil, Centre d’Art contemporain
Château-Gontier
du
04 février au 15 avril 2012
Commissaire
de l’exposition: Bertrand GODOT
Comme
les sœurs du couvent des Ursulines avaient dû le faire il y a
longtemps de cela avant ces visiteurs d‘un soir de vernissage, je
pousse la porte de cette Chapelle d‘où résonnent des discussions
engagées. Peu de monde, mais tous amateurs, ou bien curieux, du
travail d’Elsa Tomkowiak. En entrant, il me vient une lumière,
très colorée et chaleureuse. D’un coup, d’un seul, je deviens
minuscule. Je vois au-dessus de toutes ces têtes, un gigantesque
“arc-en-ciel”. Comme un tourbillon qui nous ferait valser
l’esprit. Comme un escalier posé à l’horizontal, nous incitant
à un voyage vers l’imaginaire de l’artiste.
Cette
immense salle n’est plus vide. Habitée, on la redécouvre comme à
chaque nouvelle exposition. La structure imprègne le lieu dans un
dialogue colorimétrique. Cet échange visuel et spatial me
satisfait, dispersant l’espace, lui redonnant des formes. Mon
imaginaire se réactive et les images se bousculent. Tel un monde
imaginaire où les couleurs se battent entre elles, fusionnent, se
reflètent et concordent avec les vitraux de la Chapelle, une réponse
presque automatique et en complet accord de la proposition d’Elsa
Tomkowiak.
Je
fais un premier pas, m’avançant vers ces lames tranchantes qui
sillonnent l‘espace du plafond au sol pavé, mais peu menaçantes
par leur couleurs printanières chassant le froid hivernal du dehors.
On se balade, on déambule en coordination avec ces filaments
colorés, évitant soigneusement de s’y frotter. Des lames
brillantes à la lumière, peut être un peu inquiétantes. De loin,
cette lumière laisse transparaître la couleur, donnant un aspect
irrégulier aux aplats. Alors je m’approche, intriguée et
interrogative. Le masque tombe dévoilant l’illusion. On découvre
la supercherie : assemblage de lanières de film plastique
alimentaire et de peinture acrylique. Dans un mélange hétérogène,
le support rejette la couleur. Les aplats irréguliers et éphémères,
appliqués la veille ou le matin même, ne sauraient tarder à
déserter la structure et à rejoindre les poussières du sol.
Je recule pour
ne plus voir ces défauts peut être voulus et cherchés, mais que je
trouve “repoussants”. L’installation est impressionnante,
certes, mais la réalisation ne me séduit pas. Je m’éloigne,
jusqu’à m’adosser au mur, pour garder uniquement le souvenir
marquant de la structure épousant l’espace entier de la Chapelle,
telle une toile d’araignée qui se forme dans un vide, et dressant
ainsi une image picturale.
Louison Pellan
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