Grand Palais, Paris
Du 24 mars au 17 juin
Commissariat : June Newton
Avec la collaboration de Jérôme
Neutres (conseiller du Président de la réunion des musées
nationaux)
Après la file d’attente
habituelle du Grand Palais, nous nous retrouvons dans un espace
restreint. Il y a toujours autant de monde, et ce n’est pas l’idéal
pour apprécier les photographies. On est parfois attroupé dans des
recoins. Les salles sont plutôt petites, les photographies sont
accrochées en deux rangées. Il y en même au dessus des ouvertures.
Pour voir l’extrait de Helmut by June, on a presque
l’impression d’être les uns sur les autres. Le musée d’Helmut
Newton à Berlin m’avait laissé une meilleure impression. J’ai
trouvé que la disposition manquait de fluidité. Cependant, les
diapositives d’Helmut Newton m’ont marquée par leur qualité.
J’ai trouvé que l’exposition manquait d’archives, hormis
quelques couvertures de magazines, on y apprend quelques anecdotes.
« Je suis très attirée
par le mauvais goût, plus excitant que le prétendu bon goût qui
n’est que la normalisation du regard. […] Les mouvements
sado-maso, par exemple, me paraissent toujours très intéressants ;
j’ai en permanence dans le coffre de ma voiture des chaînes et des
menottes non pas pour moi mais pour mes photos. » Conférence
de presse, Autriche, 1984
La femme newtonienne
tient une des places les plus importantes de l’exposition. Elle
nous est révélée comme une femme forte, séductrice, voir
dominatrice. Elle semble toujours avoir le contrôle. La série Elles
arrivent de 1981 est pour moi la plus révélatrice de cet état
d’esprit. Leur démarche exprime une réelle détermination, le
spectateur se sent ainsi troublé, presque mis à nu.
«Sie
kommen, Naked & Dressed», Helmut Newton, Paris, 1981.
Certains clichés moins
connus permettent de saisir l’ampleur du travail d’Helmut Newton,
mais aussi sa vision de l’Homme en général. Chaque salle reflète
un moment de sa carrière avec plus ou moins d’audace. L’exposition
met bien en exergue la diversité des photographies. Sans doute dû
au fait que pour Newton, une photographie de mode ne doit pas
ressembler à une photographie de mode. La salle des portraits est
marquante, les mises en scènes sont parfois impitoyables. Les
modèles rivalisent de vanité. Les portraits sont pour la plupart en
grand format, ainsi ces personnages qui semblent encore plus
dérangeants et interrogateurs.
« Je photographie
les gens que j’aime et que j’admire, ceux qui sont célèbres, et
surtout ceux qui le sont pour de mauvaises raisons. »
«Jean-Marie
Le Pen», Helmut Newton, Paris, 1997.
En 1997, Helmut Newton a
notamment photographié Jean-Marie Le Pen pour le New Yorker.
Ce dernier pose avec ses dobermans. Il a une main dans le collier
d’un des chiens et la tête haute. Le sentiment prépondérant de
ce portrait est une domination et un côté dédaigneux. Helmut
Newton déclarera qu’il avait naïvement accepté de poser avec ses
chiens. Cette photographie est souvent comparée à une photographie
d’Hitler avec son doberman. Helmut Newton fait sans cesse
ressortir le caractère prédominant de ses modèles. Il peut le
magnifier comme être impitoyable avec lui.
«Fred,
le taureau», Helmut Newton, Ecosse, 1995.
LOURS-RIOU Astrid
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