mercredi 9 mai 2012

Helmut Newton


Grand Palais, Paris

Du 24 mars au 17 juin
Commissariat : June Newton
Avec la collaboration de Jérôme Neutres (conseiller du Président de la réunion des musées nationaux)


Après la file d’attente habituelle du Grand Palais, nous nous retrouvons dans un espace restreint. Il y a toujours autant de monde, et ce n’est pas l’idéal pour apprécier les photographies. On est parfois attroupé dans des recoins. Les salles sont plutôt petites, les photographies sont accrochées en deux rangées. Il y en même au dessus des ouvertures. Pour voir l’extrait de Helmut by June, on a presque l’impression d’être les uns sur les autres. Le musée d’Helmut Newton à Berlin m’avait laissé une meilleure impression. J’ai trouvé que la disposition manquait de fluidité. Cependant, les diapositives d’Helmut Newton m’ont marquée par leur qualité. J’ai trouvé que l’exposition manquait d’archives, hormis quelques couvertures de magazines, on y apprend quelques anecdotes.
« Je suis très attirée par le mauvais goût, plus excitant que le prétendu bon goût qui n’est que la normalisation du regard. […] Les mouvements sado-maso, par exemple, me paraissent toujours très intéressants ; j’ai en permanence dans le coffre de ma voiture des chaînes et des menottes non pas pour moi mais pour mes photos. » Conférence de presse, Autriche, 1984
La femme newtonienne tient une des places les plus importantes de l’exposition. Elle nous est révélée comme une femme forte, séductrice, voir dominatrice. Elle semble toujours avoir le contrôle. La série Elles arrivent de 1981 est pour moi la plus révélatrice de cet état d’esprit. Leur démarche exprime une réelle détermination, le spectateur se sent ainsi troublé, presque mis à nu.  

«Sie kommen, Naked & Dressed», Helmut Newton, Paris, 1981. 


Certains clichés moins connus permettent de saisir l’ampleur du travail d’Helmut Newton, mais aussi sa vision de l’Homme en général. Chaque salle reflète un moment de sa carrière avec plus ou moins d’audace. L’exposition met bien en exergue la diversité des photographies. Sans doute dû au fait que pour Newton, une photographie de mode ne doit pas ressembler à une photographie de mode. La salle des portraits est marquante, les mises en scènes sont parfois impitoyables. Les modèles rivalisent de vanité. Les portraits sont pour la plupart en grand format, ainsi ces personnages qui semblent encore plus dérangeants et interrogateurs.
« Je photographie les gens que j’aime et que j’admire, ceux qui sont célèbres, et surtout ceux qui le sont pour de mauvaises raisons. »

«Jean-Marie Le Pen», Helmut Newton, Paris, 1997.

En 1997, Helmut Newton a notamment photographié Jean-Marie Le Pen pour le New Yorker. Ce dernier pose avec ses dobermans. Il a une main dans le collier d’un des chiens et la tête haute. Le sentiment prépondérant de ce portrait est une domination et un côté dédaigneux. Helmut Newton déclarera qu’il avait naïvement accepté de poser avec ses chiens. Cette photographie est souvent comparée à une photographie d’Hitler avec son doberman. Helmut Newton fait sans cesse ressortir le caractère prédominant de ses modèles. Il peut le magnifier comme être impitoyable avec lui.

«Fred, le taureau», Helmut Newton, Ecosse, 1995.

LOURS-RIOU Astrid








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire