Exposition
de Julien Nédélec à la Zoo galerie,
Du
22 mars au 28 avril 2012
De :
hannahmm@orange.fr
Objet :
toi qui croyais qu’on finirait tous serveurs
Salut
Romane ,
Comment ça
va, tu en es où dans tes répétitions ?
Je t’envoie
mon mail de la semaine pour te raconter une exposition cette fois-ci.
Et s’il te plait : un « ancien » des Beaux –arts !
C’était à
la ZOO galerie. Drôle de nom, surtout qu’en guise d’animaux,
c’est un énorme chat qui accueille et exige des caresses de chaque
arrivant.
Donc, tu
rentres dans le hall d’un immeuble, tu traverses le jardin (caresse
au chat), et tu arrives dans le lieu. L’exposition s’appelle
« Déplacer les bornes », de Julien Nédélec. Au début
quand je suis rentrée je me suis dit qu’il les dépassait bien les
bornes. Et puis tu sais au final j’aime les jeux de mots. C’était
un jeu graphique, un jeu de mots et de formes.
Je
t’explique :
Tu as deux
pièces. La première avec trois photos disposées au sol. Ce sont
des impressions couleur sur Dibbon laqué (tu chercheras ce que
c’est). Trois images à plat représentant trois formes : un
cube noir, une pyramide bleue, un cercle jaune. Ces formes sont
chacune légèrement dédoublées, comme des sortes d’objets
siamois. Bon. Au fond de cet espace-là il y a également une
quatrième image : c’est une photographie d’un test de
Rorschach. Je n’y vois rien de particulier, je n’aime pas trop ce
genre de test. Et puis je ne pense pas que ce soit ce qu’il veut.
Ensuite tu
comprends qu’une cimaise sépare ces images de l’espace numéro
deux. Comme une ligne de symétrie magique. C’est un deuxième
temps qui semble être l’origine de la photo. Comme l’état
initial de ces formes qui a généré l’idée de l’exposition. Ce
sont les mêmes, qui d’un coup ont pris du volume, ce sont les
sculptures. Et toujours le test de Rorschach au mur. Mais pas une
image cette fois. Celui-ci c’est l’original, le « vrai ».
T’as pas envie de te demander ce que tu vois dans ces tâches, mais
bien « qu’est-ce que tu vois entre ces deux pièces ? »
Parce que tu
as vraiment l’impression de palper le moment entre l’objet et sa
photographie, son image, l’intervalle entre l’exposition et sa
documentation. Tu vois le temps arrêté. Tu te perds, tu cogites :
l’exposition exposée par ses images, l’exposition exposée par
elle-même… ? Tu vois la logique ?
Moi j’ai
trouvé ça très fort. Très fort en seulement huit coups. Plier un
papier obtenir une symétrie particulière et inégale qui te demande
ce qu’il se passe en fait dans une expo. Ce que tu vois. Il
interroge directement ce que tu es en train de regarder, là, à
l’instant.
Voilà
Romane, une des choses que j’ai vues cette semaine. Une des choses
sur lesquelles on peut par exemple s’interroger aujourd’hui,
quand on sort des Beaux-arts.
Je
t’embrasse, j’attends ton mail avec impatience. Dis-moi vite
quand tu fais ton prochain concert.
A très
bientôt,
Hannah.
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