Musée Jean Tinguely, Bâle
Collection permanente
Ça a commencé comme ça,
le soleil qui tapait sur le métal, un couinement de matériaux et le
bruit de l’eau. La porte traversée ça a continué…un avion
suspendu au plafond se cambrait face à trois lustres. Des « brics
et des brocs », des cliquetis de ferraille, des ronrons de
moteurs…me voilà embarquée dans une véritable poésie mécanique,
une sorte de ballet de l’étrange avec pour première danseuse des
roues. Et ça turbine sous le ronron des moteurs ! Alors je suis
là, et j’ai retrouvé mes quatre ans, d’ailleurs tout le monde
semble avoir retrouvé ses quatre ans… une jouissance phénoménale
s’empare de nous lorsque nos pieds actionnent les mécanismes et la
joie de découvrir comment la pièce va se dérouler. Alors on grimpe
dans la machine, on se penche, on se baisse, on touche à tout !
Voilà, Tinguely c’est ça ! C’est comme plonger avec des
yeux de marmot dans un manège géant ! C’est ça… mais pas
seulement… parfois des endroits plus sombres, plus froids, des
mécanismes ornés de squelettes d’animaux nous rappellent notre
âge, nous privent de barbe-à-papa un instant et nous avertissent
que le temps passe, que sous les couleurs chatoyantes on trouve
souvent de l’ironie. Tout nous ramène à notre propre condition, à
nos répétitions de mouvements inutiles, à notre façon de bien
souvent tourner en rond… puis très vite on revient vers des pièces
plus souriantes mais toujours piquantes d’ironie. Je chantonne « la
complainte du progrès » (Boris Vian) en me retrouvant devant
une perceuse-plumeau qui me chatouille les yeux en remuant des
plumes…
Alors voilà tout est
là : une symphonie de couleurs, de grincements, de provoc. , de
jeu, de conscience et de dérision… Tinguely c’est le grand
enfant qui a remplacé la petite voiture par une Déesse en pièce
détachée, dans laquelle il a accroché la poésie d’un gamin
devenu conscient de ce qui se passe autour et qui compte bien s’en
amuser !
Morin Alexane
Grosse Méta Maxi-maxi Utopia (1987)
Hannibal (1967)
Le safari de la mort
moscovite (1989)
Miostar
No. 1 et 2 (1974)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire