lundi 28 novembre 2011

RETROSPECTIVE

Une restrospective sur Yayoi Kusama 
Centre Pompidou - 19 rue Beaubourg 75004 Paris -
Commissaire : Chantal Béret
Du 10 octobre 2011 au 9 janvier 2012



 L'exposition débute par une pièce meublée, plongée dans la pénombre. Sur chaque meuble, objet et mur, des pois de couleur s'illuminent sous la lumière de néons noirs.
 Ce point de départ à la rétrospective fait sans doute référence à celui de la pratique artistique de l'artiste, qui affirme, qu'étant enfant, elle vécut une hallucination visuelle, durant laquelle les motifs de sa table à manger se sont propagés dans toute la pièce, y compris sur elle-même.
 On se retrouve donc plongé tout de suite dans l'univers très introspectif de l'artiste, où le corps et l'imaginaire du spectateur sont aspirés.
 Les toiles qui suivent, de petits formats datant du début des années cinquante, continuent dans le même sens. On est face à des peintures très charnelles dans ce qu'elles figurent, il est frappant de constater leur caractère très organique. On a l'impression que Kusama peint l'intérieur du corps ou bien des organismes microscopiques, il n'est plus question d'une projection cérébrale dans l'espace, mais d'une immersion dans le vivant. Les couleurs se fondant dans des nappes de brumes étranges, toutes sortes de petits motifs se superposant, le support des peintures soit lisse, soit boursoufflé par la matière, tout cela nous incite à nous rapprocher et à nous perdre.
 Les deux salles suivantes ne nous aident pas à revenir à la réalité, en plus de perdre notre regard de très grandes toiles submergent notre corps dans un infini de points et de cercles. Kusama remplit l'espace des toiles de petits cercles blancs faits avec le doigt sur un fond d'un gris presque blanc, la matière et les motifs répétés donnent aux toiles l'apparence de grandes peaux de reptiles. On continue d'avancer ou plutôt de se déplacer jusqu'à d'autres peintures qui celles-ci font vraiment mal aux yeux, composées de la même manière mais colorées, on a une impression d'immersion encore plus forte.

Hugo Bonnifait



Dot Abstraction, 1958-1960 Abstraction Point/Pois
Huile sur toile 114,6 x 113 cm
Coll. particulière, New York Courtesy Marc Selwyn Fine Art 

Infinity nets yellow, 1960 Jaune, Réseaux d’Infini 
Huile sur toile 240 x 294,6 cm 
National Gallery of Art, Washington Ancienne coll. Frank Stella

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire