lundi 28 novembre 2011

THE BALLAD OF SEXUAL DEPENDENCY

Un diaporama de Nan Goldin
Le Lieu Unique - 2 rue de la Biscuiterie 44013 Nantes -
Du 16 septembre au 16 octobre






Dans une salle de projection de taille moyenne, très sombre, au premier rang, des coussins. Ça commence. Avec toute cette mise en scène « comme au cinéma » j'en avais presque oublié que Nan Goldin ne faisait que des « slide-show ». Les premières photos se succèdent les unes après les autres comme dans une « soirée diapositives » après un dîner en famille. C'est frustrant cette histoire de slide-show, il y a quelques photos sur lesquelles j'aimerais m'attarder, tandis que je suis forcée de rester devant celles que je trouve un peu fades pendant des durées qui me semblent interminables. 
Et puis il y a la musique. 
Agréable de ré-entendre tous ces tubes du New-York des années 80 et autres classiques, mais une fois de plus je suis frustrée par l'aspect « extrait ». Trop rapide et en même temps bien trop lent. Avoir à écouter « This is a man's world » en regardant défiler des photos d'hommes body-buildés montrant leurs biceps, c'est fatiguant. Bref, la bande-son traduit explicitement ce qui se passe dans l'image, tandis que les photos sont classées par thèmes : bébés, couples, fêtes... et toujours ces mêmes têtes qui reviennent encore et encore, situant l’œuvre entre le journal intime et l'album de famille.
Ici, c'est untel, embrassant une telle, puis tournant le dos à une autre pour regarder par une fenêtre d'un air mélancolique, qui se marie finalement avec une troisième. Là, celle qu'on avait vue un peu éméchée dans un bar tient un nourrisson dans les bras. Et puis il y a celui-là, bien vivant il y a dix minutes, maintenant photographié dans son cercueil. Je commence à m'attacher à tous ces inconnus. Je me laisse bercer un peu facilement et j'en viens à trouver du charme dans ces tableaux atypiques de gens qui semblent vivre sans jamais s'arrêter. Même cette série de photos d'une jeune femme dans une douche crasseuse en devient émouvante. Je veux avoir « la suite ». 
Et je réalise à ce moment que c'est peut-être là la force du slide-show. Il permet à Nan Goldin de nous montrer en quelques minutes un tel fragment de vie et une telle quantité de moments, de souvenirs. Il capture l'instant pour le re-situer dans un contexte plus large, et chaque photo succède à l'autre et nous échappe comme le fait chaque instant de notre propre vie. 
Hellène Aligant




Diaporama

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