vendredi 4 novembre 2011

MON NOM DE L'AUTRE

Une exposition de Sarah Ménal
La Cité des voyageurs - 13 rue du Moulin 44000 Nantes - Du lundi au samedi 10h-19h
Du 15 septembre au 29 octobre




  Pour partir en Israël, ici à Nantes, il suffit de rentrer dans l'agence de voyage du 13 rue du Moulin et emprunter un petit escalier sur la droite. On arrive dans les caves de ce vieil immeuble de centre ville pour y découvrir le voyage imaginaire de Sarah Ménal.
L'odeur nous saisit tout de suite, une odeur bien de chez nous, une odeur de cave, d'humidité, d'ailleurs quelques bouteilles sont restées dans les murs de cette petite pièce voûtée. Mais Sarah Ménal, elle, ne compte pas rester entre ces quatre murs: elle projette, elle partira, elle verra…
  Pour l'instant, elle se souvient. Elle nous fait part, dans une vidéo projetée à une extrémité de la pièce, des souvenirs d'un voyage imaginaire, de son voyage en Israël qui se fera bientôt. Les temps sont confondus. Dans cette vidéo, elle est là, dans cette même pièce et nous raconte d'une voix douce les souvenirs qui lui meublent déjà l'esprit. Elle va les chercher sur des petits papiers qu'elle a coincés entre les pierres d'un des vieux murs de cette cave, le transformant en un échantillon, non pas du mur des lamentations mais du mur de ses projections. 
Revenant d'Israël, étonnement, j'ai comme un malaise. Je ne peux m'empêcher de noter les différences entre ce que j'ai vu, il y a un mois et ce qu'elle imagine. Sera t-elle déçue? J'ai beau savoir qu'elle se servira avec intérêt de ses erreurs entre rêve et réalité, j'ai hâte qu'elle revienne pour connaître ses réactions. 
Sarah n'effectue ni un voyage politique, ni un voyage religieux, ses recherches l'ayant poussée à se questionner sur nos identités troubles et plurielles, elle part à la recherche de ses origines lointaines et d'une dualité. Une dualité qu'elle met en parallèle avec celle qui existât entre Tel Aviv et Jaffa, anciennement ville jumelle de Tel Aviv. Ces questionnements autour de la dualité et la gémellité ont fait naître une série de dessins dont six sont exposés ici, au milieu de cette pièce.
 Sur ces dessins, des tâches d'un rouge sang et d'une viscosité (qui fait écho à celle de la mer morte, là bas et à l'humidité de cette cave, ici) laissent apparaître des personnages hybrides, enchevêtrés les uns dans les autres. Les traits sont fins, fragiles et aussi doux que sa voix qui berce la pièce. Pourtant l'impression est étrange et ces dessins restent mystérieux: D'où viennent ces belles tâches sanguinolentes? Peut-être qu'elle nous révélera cette composition mystère à son retour.
 Maintenant, il lui reste à découvrir ce pays qui lui réserve bien des surprises. Elle y exposera la seconde partie de son travail avant de revenir à Nantes, pour exposer le dernier volet de cette aventure trilogique.
  
Camille Dufresne




Sans titre


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Photos de Pernelle Gaufillet

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