Petit rappel
Le nom de la galerie vient du fait qu'elle se trouve au premier étage d'un grand magasin, les Galeries Lafayette, à Paris. Le petit-fils de la propriétaire est à l'origine de ce projet, son objectif étant avant tout de promouvoir la jeune création contemporaine, et de donner leur chance à des artistes inconnus (artistes généralement âgés d'une trentaine d'années).
L'exposition ANTIDOTE. 6 porte ce nom car c'est la sixième exposition organisée à la Galerie des Galeries. Le choix cette année, s'est tourné vers les œuvres de sept artistes européens
( italiens, allemands, autrichien, français notamment) : Victor Man, Pietro Roccaslava, Markus Schinwald, Niels Trannois, Tatiana Trouvé, Ulla von Brandenburg et Andro Wekua. Cela change des années précédentes où seuls des artistes français étaient exposés, et ouvre plus de possibilités de confrontations entre les œuvres. Il existe une certaine hétérogénéité dans le choix des artistes. Certains ont en effet, déjà exposé leurs œuvres, comme par exemple à la Biennale de Venise. D'autres sont encore inconnus de la scène artistique et sont pour la première fois exposés.
Mais tous les artistes sont rassemblés sous la même thématique : l'introspection. Elle a pour but de créer un lien entre les différentes pièces présentées et de comparer les artistes dans la façon de représenter leur moi profond, consciemment et inconsciemment.
Autre particularité, cette exposition constitue un retour à des œuvres plus classiques : il n'y a pas de vidéo, de happening mais des supports plus classiques tels que la peinture à l'huile, l'aquarelle, la craie, la peinture sur bois ou encore l'utilisation de tissus.
Présentation de quelques œuvres
Étonnant, pour accéder à l'exposition nous devons déjà traverser une œuvre, Forest III de Ulla von Brandenburg. C'est une installation qui représente une forêt d'ombres et de silhouettes, symbole de l'inconscient. Nous nous trouvons un instant comme à l'envers du décor, à l'intérieur de l'œuvre, le décor se trouvant en réalité à l'extérieur.
Plus loin, l'œuvre de l'Italien, Pietro Roccaslava, The Skeleton Key, est particulièrement intéressante et intrigante. C'est une œuvre double, composée d'un tableau représentant un homme au premier abord assez classique et face, posé à terre d'un fils électrique relié à un tourne-disque rouge sur lequel tourne un disque, également rouge, mais l'on n'entend aucun son, aucune parole, aucune musique. De plus, en regardant l'homme, qui représente un liftier, on constate qu'il a un grillage au niveau de la bouche et qu'il est donc dans l'impossibilité de s'exprimer. Cette œuvre qui s'inspire de nombreux artistes (un film de Tarantino où l'actrice écoute de la musique sur un tel tourne-disque, Kafka et la Métamorphose, le liftier a en effet trois bras, ou encore Picasso, ou Bacon pour le visage, défiguré) symbolise l'incommunicabilité entre les êtres.
Autre œuvre surprenante, celle de Markus Scinwald, Sans titre, sculpture faite avec quatre pieds de chaise en acajou de style viennois, désarticulés et simplement assemblés, suggérant une certaine légèreté. Ils sont disposés sur un socle en bois neuf très massif qui contraste avec la finesse des pieds de chaise. Cette sculpture sans titre pousse le spectateur à deviner ce qu'elle représente : un oiseau, un danseur. On a l'impression que la sculpture est en mouvement tant elle fait preuve de légèreté.
En conclusion, cette exposition, est d'autant plus intéressante qu'elle rassemble non seulement des œuvres surprenantes et élaborées, certains commentaires étant parfois nécessaires pour comprendre le message de l'artiste et percer tous les aspects de l'œuvre mais participe également à la démocratisation de la culture et de l'art contemporain, l'exposition étant gratuite et située dans un grand magasin connu et accessible à tous.
Pour plus d'information : www.galeriedesgaleries.com
Roccasalva, The Skeleton Key
http://www.initiartmagazine.com/exhi/img/PaLafayette-Antidote6.jpg
Alise André, Charlotte Favé, Mathilde Hochet
L1 Audencia
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